Photomatons
Alors je dois dire que je suis absolument fan du photomaton de base, le bien pourri avec le rideau orange moche, celui sur lequel tu ne souris pas, celui où tu es mal coiffé, celui où tu as beaucoup trop de dents, celui où tu n'as pas assez remonté le siège qui tourne, celui où le flash t'as surpris pendant que tu croyais que c'était fini ou alors que tu regardais si la pièce n'était pas tombée par hasard.
Et je suis fan de l'instantané que ça représente, toujours un peu pareil, même position, même couleurs à travers les âges, les tiens. Dans les photos de mes grands-parents (que je continue de trier) je suis tombé sur une enveloppe pleine de photomatons de ma grand-tante. Tante Charlotte était née en 1908, elle a plus ou moins traversé le siècle (presque) et c'était cette jeune fille qu'on voyait en couleurs en 1920 environ sur une plaque en verre dont j'ai parlé déjà ici (suivez quoi)
Pour moi ça restera cette vieille dame aux cheveux mauves, avec de très beaux yeux bleu pâle, très fatigués, qui avait l'air d'avoir dix mille ans et un manteau en astrakan surtout l'hiver.
C'est assez touchant pour moi de la voir jeune, mure, vieille. Une vie.